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Éditorial du Dimanche 14 septembre 2025


La Croix glorieuse


Après les vacances, ce début d’année est marqué par une première fête du Christ : la Croix glorieuse que nous célébrerons dimanche et qui inaugure en quelque sorte un nouveau départ dans notre vie chrétienne. Mais comment peut-on associer deux mots aussi opposés l’un à l’autre, la croix et la gloire ? A vue humaine, cela semble difficile, car la croix apparaît comme un scandale, discréditant pour les non-chrétiens le fait que Jésus soit Dieu. Comment peut-on concevoir un Dieu qui meurt sur une croix ? Mais, dans une lecture de foi, la croix du Christ est le signe de notre salut, de la victoire de la vie sur la mort. C’est sans doute le plus grand mystère de notre foi, que nous devons sans cesse méditer pour comprendre le sens du mystère de l’Incarnation, de la venue dans notre monde de Jésus, Fils de Dieu fait homme. Ôter le mystère de la Croix, la vie du Christ perd tout son sens et toute sa mission. L’Incarnation atteint son sommet dans le désespoir absolu du Jardin des oliviers et l’abandon entre les mains du Père. La puissance du Christ se manifeste dans son impuissance et son humiliation, signes du don parfait de l’amour. La croix est l’accomplissement libre du don de Dieu. La croix de Jésus est le signe que Jésus se fait serviteur dans une totale liberté. Parce qu’il donne sa vie, Jésus est absolument et pleinement libre. Il n’y a pas de plus grande liberté que de donner sa vie par amour.


               Nous ne pouvons pas ignorer que le mystère de la croix marque aussi et toujours notre monde, ne serait-ce que par tous ceux qui meurent encore aujourd’hui sur notre terre en raison de leur foi, en ayant le courage de ne jamais abandonner le Christ. Ils prolongent l’exemple que nous ont donné de nombreux martyrs tout au long de l’histoire. Ceux qui ont fait ou feront un pèlerinage jubilaire comme celui que nous organisons en novembre à Rome, auquel je vous invite, pourront mettre leurs pas dans les pas des martyrs des origines de l’Église et affermir leur foi. Le mystère de la croix se manifeste aussi par tous ceux qui vivent dans la souffrance.


               Dimanche soir, à la Messe à la chapelle de l’Hôtel-Dieu, nous aurons l’entrée en catéchuménat d’adultes et d’étudiants. Cette célébration est placée sous le signe de la Croix, puisque les catéchumènes seront marqués, à de multiples reprises, par ce signe, invitant chacun à se laisser rejoindre par le Christ, pour se laisser illuminer par Lui, pour vivre comme Lui la relation filiale au Père, l’humilité, le service, en définitive pour vivre en plénitude tout ce qui relève de l’amour et qui rend véritablement heureux. Comme le soulignait le philosophe ardéchois Gustave Thibon : « La croix est le seul trait d’union entre l’homme et Dieu d’où l’illusion soit absente »


               Cette fête est pour nous l’occasion de nous rappeler le sens du signe de la croix, que nous refaisons peut-être souvent de manière plus ou moins machinale ; il doit être pour nous le signe que nous acceptons librement de laisser le Christ prendre possession de notre personne et de notre vie, inscrivant tout cela dans le livre de vie de notre Dieu. Alors prenons conscience que chaque fois que nous faisons le signe de la croix, nous professons et proclamons ce qui constitue le cœur de notre foi.


Mgr F. DUTHEL

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