On a coutume d’appeler l’évangile de ce dimanche l’évangile des Béatitudes et à première vue cela semble un titre prometteur. En effet, en latin l’adjectif beatus signifie heureux et l’anaphore qui scande chaque pensée : « Heureux qui… » renforce cette impression. Dans le monde actuel où foisonnent les ouvrages pour la recherche du bonheur et l’épanouissement personnel qui passe souvent par la réussite sociale, on s’attend à un manuel de bons conseils mais la première lecture nous laisse perplexes, voire même désorientés. Comment envisager le bonheur, à travers la pauvreté, l’humilité, les persécutions, les insultes? Tout ce qui semble proposé va à l’encontre de la plupart de nos idées, la définition du bonheur étant souvent assimilée à la satisfaction de nos désirs.
Il faut essayer d’entrer en nous-mêmes et de faire résonner ce texte autrement. La première béatitude « Heureux les pauvres de cœur » peut nous donner des indices de réponse. Être pauvre signifie manquer de ce qui nous est nécessaire, cela peut concerner le matériel ou le spirituel, il faut donc accepter l’idée que notre cœur aspire à quelque chose de plus grand que ce que la terre peut nous offrir, il est vain de rechercher la possession , le pouvoir mais il nous faut lutter pour la justice et la paix car il n’est pas normal que certains manquent de tout, alors que d’autres sont dans l’abondance.
C’est donc une feuille de route que le Christ nous envoie, il s’agit de marcher à sa suite et cela peut être difficile, nous connaissons tous la vie de Jésus qu’on peut rapprocher de la vie actuelle des migrants , les chrétiens persécutés à travers le monde sont aussi de bons exemples, alors que nous, dans notre vie personnelle, nous manquons parfois de courage et choisissons ce qui nous avantage plutôt que ce qui est juste.
On comprend peu à peu que c’est un programme exigeant mais qui porte en lui sa récompense car la première réalité de notre vie de chrétiens est que Dieu nous aime et qu’ il nous offre sa tendresse. Alors poursuivons nos efforts et soyons dans l’allégresse car Dieu nous aide et il ne nous abandonne pas, quelles que soient les circonstances de la vie.
Françoise Zenackher
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