Éditorial du Dimanche 30 novembre 2025
- igignoux
- 26 nov.
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Le Temps de l'Avent
Nous y sommes, oui, nous y sommes ! Non pas encore à Noël, comme le prétendent les marchés dits de Noël, qui ne sont que des illusions de ce qu’est véritablement la fête chrétienne de Noël. Ne nous laissons pas séduire par tout le commerce autour du mystère de l’Incarnation, bien plus essentiel à l’existence que l’aspect purement commercial qui règne dans nos villes depuis quelques temps. Quelle ironie d’ailleurs, dans un monde qui se veut laïc au mauvais sens du terme, dans un monde qui ne cesse de chasser Dieu et le Christ pour mettre à la place des divinités créées de toutes pièces à l’image des antiquités des grecque et romaine. Quelle dérision que d’oser présenter dans les devantures des commerces et dans les marchés le terme de Noël, terme uniquement chrétien qui signifie naissance de Dieu. C’est peut-être le signe que l’on ne peut évacuer Noël et la présence du Christ de notre humanité, même si des idéologues l’annoncent.
Pour nous, chrétiens, ce qui compte avant tout, c’est et ce doit être le fait que nous entrons à nouveau dans le temps de l’Avent. Nous ne revenons pas en arrière, aux origines de notre foi, mais nous poursuivons l’aventure de notre foi, de notre espérance et de notre vie chrétienne. Nous sommes en effet invités à nous préparer à parcourir à nouveau tout le mystère chrétien, écoutant les appels que Jean le Baptiste adressait au peuple juif et qu’il nous adresse encore à nous aujourd’hui : ‘Préparez les chemins du Seigneur’. Jean Baptiste est, selon l’expression de saint Irénée, ‘l’ultime voix du Verbe’. Nous n’aurons jamais fini de nous préparer à la venue du Sauveur, qui a fait irruption dans notre histoire, non pas selon des désirs humains, mais selon la volonté de Dieu. Nous pouvons sans cesse nous interroger : quelle place vais-je laisser au Christ, à sa Parole, dans ma vie ? Comment vais-je ouvrir mon cœur, mon intelligence, pour percevoir le sens inouï du mystère que nous célébrerons dans quelques semaines à Noël ? ‘Dieu s’est fait homme pour que nous devenions Dieu’, comme le disait saint Irénée ; il nous faut nous habituer à vivre avec Dieu. Avons-nous conscience que Noël est la présence définitive de Dieu, de l’éternité, dans notre temps. Avec le Christ fait homme, jamais plus le ciel ne se refermera pour nous, nous appelant à vivre de ce mystère, à être comme aimait le dire le bienheureux de notre diocèse, Antoine Chevrier, de véritables disciples du Christ, à jamais présent au cœur de notre monde.
Dans une conférence qui a eu lieu cette semaine à S. Bonaventure, le Père Martin Charcosset a présenté le nouveau Docteur de l’Église, John Henry Newman. Ce dernier, dans un sermon pour le temps de l’Avent nous invite à contempler la nature comme l’exemple même du mystère chrétien pour renforcer notre foi. L’hiver voit la mort de la nature et son échec apparent, avant de revivre de manière étonnante et inattendue. Notre marche vers l’éternité est dans la même logique. Nous devons donc nous préparer spirituellement à la rencontre définitive avec notre Père des cieux. C’est la proposition que nous fait l’Église : préparer nos pensées et nos sentiments à supporter le regard de Dieu et à entrer en communion avec Lui ; préparer notre âme à la présence divine. Tel est le sens primordial de toute année liturgique, qui doit nous aider, chaque année, à faire un pas de plus en direction de Dieu.
Prenons donc ce temps de l’Avent comme un temps de grâce pour nous éloigner de toutes les sollicitations commerciales trompeuses, pour rechercher ce qui donne le sens véritable de notre vie et de notre destinée. Alors la fête de Noël sera une véritable fête religieuse, vouée à la purification sous toutes ses formes de ce que nous sommes et ce que nous faisons. Reconnaissons que l’Avent vient raviver notre espérance du bonheur total auquel nous aspirons. Notre année jubilaire nous aide en ce sens. Bontemps d’Avent !
Mgr F. DUTHEL




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