Prenez la porte !
Dans le texte d’évangile de ce dimanche, deux images qui parlent à notre imaginaire de façon différente: Jésus, présenté comme pasteur est une image fréquemment utilisée dans la Bible, en revanche, la deuxième image «Je suis la porte » est plus difficile à comprendre.
Pour commencer, quelles sont les qualités du bon berger au XXI siècle comme au temps de Jésus et dans quelle mesure cela peut-il correspondre à notre conception de Dieu?
Le berger doit être attentif â ses bêtes, il doit les rassembler, les mener pour trouver de nouveaux pâturages, il doit aussi les protéger des attaques venant de l’extérieur, on entend régulièrement parler des brebis égorgées par les loups. Le bon pasteur noue une relation de confiance avec chacune de ses brebis, il connaît le nom de chacune, ses brebis l’écoutent et ont confiance en lui puisqu’il les aime. C’est d’ailleurs de cet amour que va naître la capacité des brebis à sortir de l’enclos. Cette réflexion nous permet de mieux comprendre la parole de Jésus « Je suis la porte des brebis », le « Je suis » de Jésus peut retentir comme l’écho du « Je suis » de Dieu se révélant à Moïse dans le buisson ardent.
Ainsi Jésus devient passage, seul passage vers le Salut, il condamne les bandits et les voleurs ,ceux qui n’écoutent pas le berger, ceux qui, dans la Bible se croient justes et purs parce qu’ils pensent qu’il suffit de respecter la loi à la lettre, alors qu’ils sont prisonniers de leur hypocrisie et de leur égoïsme.
Toute la vie de Jésus a été de faire tomber les murs entre les hommes et puisque la confiance est la base de notre foi, guidés par la Parole de Dieu, il nous faut sortir de nos clôtures étroites, qu’il s’agisse de préjugés, de racisme, d’injustices, de petites guerres de famille pour entrer dans un monde nouveau, monde des verts pâturages, terre promise où l’Amour est Roi car n’est-ce pas cela le Salut, l’avenir du monde qui est en jeu au cœur de chacun de nous ?
Françoise Zehnacker