Que sera Noël pour nous cette année ? Rien et tout… La vie et la mort vont continuer à rythmer nos existences et celle du monde, avec le risque qu’une certaine lassitude nous submerge devant le spectacle de la planète : la guerre en Ukraine, la crise écologique, l’avenir incertain de nos sociétés, les fake-news, les murs de haine, les fossés d’égoïsme et d’indifférence…
Mais c’est bien en raison de tout cela que Noël nous est donné et redonné chaque année, pour garder en une mémoire vive que Dieu est têtu dans son amour. Il ne se résigne pas à nous laisser avec notre désespérance. Il choisit son camp. Il vient se mettre à nos côtés
A Noël, son Evangile prend corps en Jésus pour nous faire signe qu’il désire habiter jours après jour le cours de nos vies, partager le plus ordinaire de notre quotidien et entrer en connivence avec nos désirs de vivre. Il est cette Présence silencieuse et aimante au cœur de l’humanité qui cherche et attend qu’on lui montre que la vie a un sens.
La nuit de la Nativité porte déjà en germe le matin de Pâques. A Noël déjà Dieu nous fait signe qu’il veut faire gagner la vie. Certes, pour le moment, nous sommes dans cette période de maturation où, au cœur du monde et de nos existences, se tisse silencieusement la victoire de l’amour. Mais dans la foi, nous savons que Dieu a le dernier mot de l’histoire. Et c’est cela qu’il vient nous dire et nous redire à chaque Noël : la lumière est plus forte que les ténèbres, l’amour est plus fort que la mort.
Voilà la parole de joie et d’espérance, voilà l’heureuse Nouvelle de Noël, et voilà le signe qui nous en est donné : « Vous trouverez un enfant emmailloté et couche dans une mangeoire. » (Luc 2,13) Dans ce monde d’ombres et de lumières, l’humanité accepte ou refuse ce signe. Certains se disent, comme les bergers de la crèche : « Allons donc jusqu’à Béthléem et voyons ce que le Seigneur nous a fait connaître. » (Luc 2,15) On les appelle les chrétiens.
A tous, bonne et sainte fête de Noël !
P.ROLLIN+ Recteur St Bonaventure/chapelle Hôtel-Dieu