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Éditorial du 1er décembre 2023


L’Avent, temps de l’attente active


Le temps de l’Avent, qui commence ce weekend, n’est pas seulement une période de préparation à Noël. Noël, c’est du passé. L’événement eut lieu il y a un peu plus de deux mille ans. Certes, nous pouvons nous réjouir que Dieu se soit incarné en Jésus Christ, et nous fêterons cela dans l’allégresse, mais ce n’est jamais qu’un anniversaire. Jésus est né à Bethléem. Cette première venue ne prend tout son sens que si nous la situons dans l’ensemble des venues du Christ, notamment la seconde, une venue que nous attendons.

L’attente est une attitude ambivalente. Lorsque j’attends un train ou un bus qui a du retard, je suis plutôt agacé ; il ne dépend pas de moi qu’il arrive plus vite ; ce type d’attente est plutôt négatif. En revanche, lorsqu’un jeune couple attend la naissance d’un enfant, il prépare avec soin la venue de ce bébé, achète ce qu’il faut pour qu’il découvre le monde dans de bonnes conditions ; le père et la mère se préparent aussi intérieurement pour lui réserver le meilleur accueil. Lorsque j’attends des invités chez moi, c’est la même chose : je nettoie la maison ou l’appartement, j’achète de bons produits pour les régaler ; je consacre beaucoup d’énergie à préparer le repas pour qu’ils y prennent part avec plaisir. Dans ces deux derniers cas, c’est une attente active. Je désire le bien de celui qui vient et je m’y consacre tout entier.


Telle est l’attente que nous avons à vivre pendant le temps de l’Avent : nous préparer et préparer notre monde « pour que Jésus nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse » (2ème préface de l’Avent). La Fin du Monde que nous attendons, n’est pas seulement son terme ; c’est son but, son objectif, avec des majuscules, comme l’écrivait Pierre Teilhard de Chardin dans Le milieu divin : « L’attente, l’attente anxieuse, collective et opérante d’une Fin du Monde – c’est-à-dire d’une Issue pour le Monde – est la fonction chrétienne par excellente, et le trait le plus distinctif peut-être de notre religion. »


« Que ton règne vienne » : nous disons cela à Dieu au moins une fois par jour dans la prière du Notre-Père. Certes, nous ne connaissons pas la date de cette venue ultime. Mais nous pouvons nous y préparer en faisant le maximum pour faire grandir l’Amour dans le monde. C’est cela que Jésus, notre frère aîné, attend de nous. Répondons à son attente, en vivant nous-mêmes une attente féconde.


P. Michel Quesnel, prêtre à Saint-Bonaventure et à la chapelle de l’Hôtel-Dieu

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