Dans le désert, Dieu avait envoyé la manne au peuple affamé, un pain capable de le rassasier dans l’instant mais non durablement. Il en est de même pour nos propres besoins ou désirs comblés un instant par des choses périssables mais qui ne viennent jamais à bout de notre manque, comme si une partie de nous-mêmes nous faisait toujours défaut. Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus répond à cette attente.
« Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle. »
Cela peut nous laisser perplexe car dans la réalité, ce qui dévore l’homme et le tue, ce sont les guerres, les attentats, la haine. Donc, manger la chair et boire le sang relève d’abord de la violence, une violence faite â la vie, avant d’être un geste religieux. Tuer, détruire, exterminer est inscrit dans le cœur de l’homme.
Mais Jésus est entré librement dans cette manière humaine de vivre la mort. Il veut que sa chair et son sang, le sacrifice de sa vie humaine ouvre aux hommes la vie de Dieu.
Quand on communie, on ne « dévore » pas la vie de Dieu, on la reçoit car Il se donne lui-même à nous en la personne de son Fils sous la forme du pain eucharistique et forts de cette nourriture partagée, nous traçons un chemin à travers les déserts qui jalonnent parfois notre vie quotidienne . Ainsi Jésus nous fait regarder Dieu au-delà de notre mort humaine. Dans le partage de sa vie, il nous rassemble tous et dans une humanité réconciliée avec elle-même nous devenons ce que nous recevons , Église, corps du Christ.
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