Éditorial du Dimanche 27 Juin 2025
- igignoux
- 24 juin
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Un été sous le signe du Cœur de Jésus
Je souhaite donc éclairer notre été à la lumière de la dernière encyclique du pape François, Il nous a aimés, publiée le 24 octobre 2024. Le pape a lui-même donné comme sous-titre à son encyclique : « Sur l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ. »
« La société mondiale est en train de perdre son cœur », écrivait le pape défunt (§ 22). Nous vivons à toute vitesse. Nous nous préoccupons principalement de l’avoir, de la possession, de la réussite… Je lisais récemment que, dans les pays développés, les adultes achètent entre quarante et cinquante nouveaux vêtements par an. Ils en jettent des quantités. Les décharges de plusieurs pays africains regorgent de vêtements que nous n’avons pas fini d’user et dont nous nous sommes débarrassés. Or, nous n’avons qu’un corps à vêtir. Que nous portions des vêtements différents selon les saisons, c’est normal ; mais que nous gaspillions à ce point des étoffes qui peuvent encore servir ne l’est aucunement.
« Seul le Seigneur nous offre de nous traiter comme un “tu”, toujours et à jamais », écrivait encore le pape François. Et il poursuit : « Accepter son amitié est une affaire de cœur et nous constitue en tant que personne au sens plein du terme » (§ 25). Cela pose des tas de questions. Quels moyens prenons-nous pour accepter son amitié ? Le confesseur que je suis constate que de nombreux catholiques ne donnent même pas un quart d’heure de leur journée pour prier en silence dans leur « pièce la plus retirée » (Matthieu 6,6). Or, des quarts d’heure, nous en avons quatre-vingt-seize par jour. Ils n’offrent donc même pas à Dieu le centième de leur temps ! C’est en-dessous du minimum.
« Au milieu du tourbillon du monde actuel et de notre obsession pour les loisirs, la consommation et les divertissements, les téléphones et les réseaux sociaux, nous oublions de nourrir notre vie de la force de l’Eucharistie » (§ 84). Pendant l’été, nous aurons du temps. Nous n’aurons peut-être pas une église à notre porte, mais ne serait-il pas souhaitable de vivre chaque weekend des eucharisties nourrissantes ? En faisant en voiture les quelques kilomètres qui nous séparent d’un lieu de culte… En lisant attentivement les lectures de la messe dominicale afin de mieux en profiter au cours de la célébration… En recevant le sacrement de la réconciliation pour nous préparer à la messe…
Le pape n’insiste pas sur les guerres qui sévissent dans le monde mais, plusieurs étant engagées par des pays de tradition biblique ou chrétienne, elles font partie du paysage tragique dans lequel l’amour du Christ est trahi.
Je termine par quelques lignes tirées de la Conclusion : « L’amour du Christ est en dehors de cet engrenage pervers et lui seul peut nous libérer de cette fièvre où il n’y a plus de place pour un amour gratuit. Il est en mesure de donner du cœur à cette terre et de réinventer l’amour, là où nous pensons que la capacité d’aimer est définitivement morte » (§ 218).
Je nous souhaite un bel et saint été, qui laissera libre cours à l’amour du Christ dans nos cœurs personnels, et dans les groupes au sein desquels nous nous trouverons !
P. Michel Quesnel
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