Jardinier de l’intériorité
Certains textes de l’Evangile sont si célèbres, qu’il nous faut parfois faire un effort pour les redécouvrir. Ce dimanche, cette histoire de paille et de poutre a, si l’on peut dire, bercé les séances de catéchisme de notre enfance ! Image forte pour nous transmettre, sans nous assommer de discours, un précepte moral tout simple : ne jugeons pas trop vite celles et ceux qui nous entourent. Mais le Christ, avec ses paraboles, nous propose souvent bien davantage qu’une simple morale. Il nous invite à une conversion totale du cœur et de l’esprit. Le suivre, c’est en effet, accepter de nous décentrer, lui laisser prendre, en quelque sorte, le gouvernail de notre vie, apprendre à parle avec sa bouche et à regarder avec ses yeux.
Prendre conscience de la poutre qui brouille les yeux de notre âme, ce n’est donc pas nous enfermer dans une religion culpabilisante. C’est, « comme le four éprouve les vases du potier » (première lecture de la messe), nous laisser éprouver, cuire, transformer par le feu de l’amour.
Si croire, c’est aimer, laissons le Christ élaguer les branches mortes de nos vies car c’est sur la poutre de nos manques d’amour que le Fils de l’Homme est crucifié. « Le péché rend l’homme extérieur à soi, à Dieu et à tout », disait le père Zundel. L’amour plonge ses racines en notre cœur : soyons donc, dans la prière, les jardiniers de l’intériorité et les fruits seront savoureux pour nos frères ! Le temps du Carême qui s’annonce sera un temps favorable pour ce travail de jardinage de printemps
P.ROLLIN+
Recteur St Bonaventure/Chapelle HDieu
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