« Veillez », mot clé de l’Evangile de ce dimanche.
Derrière ce mot se cache toute une attitude, celle de l’attente(appelée dans le vocabulaire liturgique l’Avent), attente de la venue de Dieu qui entre dans notre histoire.
Veiller c’est apprendre à lire le présent de nos vies pour y déceler l’éternité de Dieu. Ce n’est pas rêver d’un paradis perdu ou d’un avenir lointain, non: le Royaume de Dieu est là mais il se laisse percevoir seulement par ceux qui sont en éveil.
Veiller, c’est donc traverser l’épreuve de la nuit, on ne peut veiller dans la nuit sans se risquer à l’inattendu du jour qui vient, veiller, ce n’est pas se cacher derrière toutes les sécurités matérielles qu’on a accumulées pour se protéger de tout, c’est là dans l’inattendu que notre attente est mise à l’épreuve de la vie: « Veillez, vous ne savez ni le jour, ni l’heure »
Veiller c’est attendre et dans notre monde où tout est fait pour gagner du temps, c’est un défi mais tout ne s’achète pas et les plus belles réalités que nous offre la vie comme la tendresse d’une amitié ou d’un amour sont symboles de fidélité, à l’image de celle de Dieu
Veiller c’est avoir le cœur en éveil, savoir que la vie ne fait que nous traverser, elle ne nous appartient pas. Servir la vie, c’est s’en remettre à elle, comme on s’en remet à Dieu.
Veiller, c’est donc savoir attendre, comme Marie , Abraham et tous les veilleurs de l’aurore.
Attendre nous renvoie au silence, c’est l’épreuve de bien des parents devant des enfants qui grandissent et qu’ils ne comprennent plus. C’est l’épreuve que chacun ressent devant la maladie ou les souffrances de quelqu’un qu’on aime.
Attendre c’est se sentir vulnérable, dépossédé de soi pour faire place à l’autre. C’est là que Dieu nous attend.
Alors si nous acceptons de le laisser entrer, de veilleurs, nous deviendrons des « éclaireurs » de vie au cœur du monde.
Françoise Zenackher
Comments