Nous célébrons ce dimanche la fête du Christ Roi de l’Univers. Grande fête qui clôture l’année liturgique. C’est une belle occasion de relire toute l’année écoulée, de conserver en mémoire les Pâques, les passages par lesquels nous sommes passés : les libérations intérieures, les réconciliations, les lieux douloureux dans lesquels nous avons vu la joie revenir, puis de tout remettre entre les mains de Celui qui est notre Roi. Cette mémoire du travail de la Pâque en nous et autour de nous est essentielle, elle convertit notre regard à voir le monde en Ressuscité, à être attentif à tout ce qui germe. Seul ce blé là peut véritablement nourrir notre espérance pour les nuits plus épaisses que nous traverserons demain. Oui le Christ est vivant, il a vaincu la mort et aujourd’hui encore il continue de nous arracher à ce qui nous enferme pour nous faire goûter à une vie de plus en plus vivante. « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». Quel est-il ce Roi de Lumière, ce Roi qui fait jaillir la Vie autour de lui ? L’Evangile nous donne à contempler un mourant, nu et couronné d’épine, crucifié entre deux brigands, étonnante manière de mettre en avant sa royauté. A Pilate il a répondu « mon Royaume n’est pas de ce monde ». Quel est-alors son Royaume ? Lors de son passage parmi nous, il n’a eu de cesse d’annoncer la venue de ce Royaume, et de semer sa Parole pour le faire grandir au milieu des hommes : les aveugles, ceux qui étaient enfermés dans la nuit retrouvent le chemin de la lumière, les boiteux, ceux qui étaient condamnés à l’immobilité se remettent à danser de joie, les lépreux, ceux qui étaient exclus de la communauté retrouvent une place, les sourds entendent car la Parole de Vie enfin vient toucher leur cœur, les morts ressuscitent, partout la Vie est victorieuse. Celui qui était auprès de Dieu s’est fait l’un de nous, pour nous il est passé à travers la mort et a ouvert un passage vers la Vie, il est premier né d’entre les morts. Voilà notre Roi, le Vivant sur qui la mort n’a aucun pouvoir. Jusqu’au bout il accompagne les hommes, ses frères en humanités, dans ce chemin vers la Vie. Il se tient au milieu des deux larrons, injustement accusé d’être malfaiteur pour servir de compagnon à ces hommes rebuts de l’humanité. Il ne répond pas à la violence de ceux qui l’injurient, il ne la propage pas sur ceux qui sont à ses côtés. La violence s’arrête à Lui qui demeure avec eux, en silence. Il est le Roi de la Paix. Il entend derrière les mots du larron qui l’insulte la peur terrible de mourir, il connait cette peur, et se tient à ses côtés pour le rassurer. Il entend l’autre larron dire que la mort est méritée pour lui, et il se tient à ses côtés pour lui manifester que l’amour jamais ne se mérite. Lui Jésus, dont le Nom signifie « Le Seigneur sauve », est véritablement ce Christ en train de donner sa Vie pour les sauver, tous. « Moi Je suis la Résurrection et la Vie, Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » La question posée à Marthe résonne encore pour nous aujourd’hui ! Ce Royaume dans lequel il nous fait entrer est constitué non de murailles mais des pierres vivantes que nous sommes : hommes et femmes envoyés au nom du Ressuscité apporter à tous ceux qui souffrent autour de nous un baume de consolation, une parole de réconfort, et invités, à la suite de notre Roi, à donner notre vie pour qu’advienne la Paix entre les hommes.
Stéphanie LOCKHART
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