"Vivre l’Avent en compagnie de Jean Baptiste"
L’Avent est, par excellence, le temps du Précurseur. Pourtant, le dimanche 8 décembre, troisième Dimanche de l’Avent, est le premier où la page d’évangile met en scène Jean Baptiste, le Précurseur. Cette figure est à la fois complexe et riche. Chaque évangéliste l’interprète en fonction de ses propres perspectives, dont chacune peut nourrir nos méditations en ce temps de l’Avent.
Chez Matthieu, lorsque Jésus se présente à lui pour recevoir le baptême, Jean Baptiste commence par refuser, estimant que ce serait à lui de recevoir un baptême donné par Jésus : Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Jean voulait l’en empêcher, en disant : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire. (Mt 3, 14-15). La justice, c’est que Jésus se soumette à un rite fait pour des pécheurs. Sa solidarité avec les humains va jusque-là. Et Jean se soumet au désir de Jésus.
Chez Marc, la prédication de Jean Baptiste constitue le Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu (Mc 1, 1). Et son message est principalement : Préparez le chemin du Seigneur (Mc 1, 3). Préparer le chemin du Seigneur, c’est tout ce que nous avons à faire. C’est Dieu qui donne la foi, c’est Dieu qui convertit, Jean Baptiste et nous ne sommes que des instruments entre les mains de Dieu pour préparer nos frères humains à le recevoir.
Cher Luc, Jean Baptiste est emprisonné avant que Jésus ne se présente au baptême : Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, avait reçu des reproches de Jean au sujet d’Hérodiade, la femme de son frère et au sujet de tous les méfaits qu’il avait commis. A tout cela, il ajouta encore ceci : il fit enfermer Jean dans une prison (Lc 3, 19-20). Le baptême de Jésus n’a lieu qu’ensuite (Lc 3, 21-22). Jésus n’est donc pas baptisé par Jean Baptiste. Les deux hommes ne se sont rencontrés que dans le sein de leurs mères, le jour de la Visitation (Lc 1, 39-56). Tout comme Jean Baptiste chez Luc, nous n’avons jamais vu Jésus. Mais ce n’est pas une raison de ne pas être proche de lui et de ne pas témoigner en sa faveur.
Chez Jean, Jean Baptiste prononce à propos de Jésus cette parole sublime : Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue (Jn 3, 30). Il n’y a pas d’autre voie pour rendre témoignage de notre foi : nous faire tout petits devant le message de feu dont nous sommes porteurs.
P. Michel Quesnel
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