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Édito du Dimanche 6 octobre

"Sauver l’amour ! "

 

     « Lamour serait-il un produit de consommation courante ? » N’est-ce pas l’impression que nous donne la vie sentimentale de certaines vedettes de l’actualité ? On change de partenaire comme on se débarrasse d’un rasoir jetable ou d’un mouchoir de papier.


      Comme moi, vous êtes confrontés à la réalité du divorce, dans votre famille, au travail ou dans le groupe de vos amis. De même que nous ne restons pas indifférents aux accidents de la route ou aux conflits sociaux, ce fait de notre société ne nous laisse pas sans réaction. Il y a les blessés de la route, il y a les blessés de la guerre, on peut parler des blessés de l’amour.


    Mais est-ce quelque chose de si nouveau ? L’évangile de ce dimanche aborde aussi cette question fondamentale. Ce n’est donc pas simplement un fait de notre société. Des pharisiens qui veulent tendre un piège à Jésus lui parlent de ce problème. « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » (Marc 10,2-12) Et la femme ne pourrait-elle pas renvoyer son homme avons-nous envie de rajouter. La question n’affleure pas les esprits.


    Jésus ne se laisse pas enfermer dans le débat du permis et du défendu. En cela nous pouvons dire qu’il ne répond pas à la question posée. Il n’entre pas dans le débat juridique. Il va beaucoup plus profond, il va à la naissance même du couple humain. Il remonte à la création du monde. En faisant cela, il ne fait pas de l’archéologie, il indique une destinée. Ce projet est ambitieux et risqué. Ce qui est image de Dieu, c’est le couple homme-femme.


   Alors nous vient peut-être à l’esprit cette chanson de Balavoine : « Qu’est-ce qui pourra sauver l’amour ? » Car c’est un défi pour le couple d’être image de Dieu. Et ce n’est pas la loi mais la foi qui peut sauver l’amour.


   La vie du couple dans la durée révèle que l’amour est plus fort que le sentiment, que l’amour en couple c’est l’expérience exigeante de la différence, du partage et du pardon. C’est un lieu de dépassement, qui dit quelque chose de l’amour de Dieu.


   Voilà l’orientation que donne Jésus. Elle déborde la législation des hommes. Et si certains font une expérience malheureuse, ils demeurent appelés au bonheur. La logique de l’Espérance ne permet pas de les enfermer dans leur passé. N’est-ce pas une Bonne Nouvelle !

 

    P.ROLLIN

    Recteur St Bonaventure/chapelle-Hôtel-Dieu

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