Éloge de la tendresse
Dans l’évangile de ce dimanche, après avoir réprimandé ses disciples qui avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand, Jésus prend un enfant dans ses mains. L’évangéliste précise qu’il le plaça au milieu d’eux et l’embrassa en disant : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé » (Marc 9, 37). Un mot vient alors à l’esprit : la tendresse.
Le terme n’est pas utilisé dans le Nouveau Testament. On trouve cependant une fois l’adjectif « tendre » chez saint Paul, que je traduis littéralement : « Par amour fraternel les uns envers les autres, soyez tendres, rivalisant d’estime réciproque » (Romains 12, 10). Mais des gestes de tendresse y sont décrits. Pensons, par exemple, au bon Samaritain qui, trouvant un blessé sur sa route, panse ses plaies, y verse de l’huile et du vin, et le charge sur sa monture (Luc 10, 35). La tendresse est d’autant plus nécessaire que les personnes passent par des situations difficiles.
Je suis en lien avec des habitants de Gaza qui vivent un enfer. Plus de quarante mille sont morts sous les bombes israéliennes et il y a encore plus de blessés. Ce qui les sauve, c’est la tendresse. Elle se traduit par des paroles et des gestes.
Le monde contemporain est dur, y compris dans un pays comme la France ; la tendresse y est de plus en plus nécessaire. Dans notre civilisation, les gestes de tendresse sont réservés aux familles et aux amis. Il n’est pas question, entre gens qui ne se rencontrent qu’à l’église, d’échanger des embrassades ou des étreintes chaleureuses. Mais il y a des façons de serrer les mains, d’échanger des regards, de demander des nouvelles de la santé, de manifester de la bienveillance, qui expriment l’estime qu’on a les uns pour les autres et qui réchauffent le cœur.
Ne soyons pas trop pudiques entre nous. Dieu est tendre envers son peuple et envers les humains. On peut lire au début du Psaume 72 (73) : « Vraiment, Dieu est bon pour Israël, pour les hommes au cœur pur. »
P. Michel Quesnel
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