"Des pays coupés en deux"
Je rédige volontairement cet éditorial avant le mardi 5 novembre, jour du résultat des élections présidentielles aux Etats Unis d’Amérique. Les personnes qui me lisent n’ont pas à connaître mon contentement ou ma déception devant le résultat desdites élections. Je constate simplement que les Etats Unis sont actuellement un pays coupé en deux, et que cette coupure est accompagnée de bêtise et de violence. Les deux candidats, au lieu de débattre d’un programme l’un devant l’autre et d’avancer des arguments qui se tiennent, se traitent de tous les noms et se lancent des insultes. Or, cette façon de faire ne peut guère être éclairante pour les électeurs.
Une situation proche s’est produite récemment dans un pays du Proche-Orient asiatique, la Géorgie. Le pays est coupé en deux entre une tendance pro-russe et une tendance pro-européenne. Les élections de fin octobre 2024 ont finalement abouti à une présidence pro-russe, mais après que de farouches partisans de cette tendance eurent fait de l’action psychologique dans les rues de Tbilissi. Et des groupes d’observateurs chargés de veiller au bon déroulement des élections disent avoir identifié des violations à grande échelle du code électoral.
A qui le tour ? « Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine, disait Jésus. Aucune ville, aucune famille, divisée contre elle-même, ne se maintiendra » (Matthieu 12,25).
En fait, ce sont les démocraties, qui connaissent ces faiblesses. Dans les pays totalitaires, tous les citoyens sont d’accord… Ou au moins déclarés tels par les dirigeants.
Si nous croyons à la démocratie, il nous revient d’écouter la position des autres, de débattre avec eux au lieu de les insulter. Cela est vrai au plan politique, au plan familial, au plan religieux… Dans ces domaines comme dans d’autres, il y a encore beaucoup à faire.
P. Michel Quesnel, prêtre auxiliaire à St Bonaventure et à la chapelle de l’Hôtel-Dieu
Bình luận